Textes et traduction française

 

Les textes ci-dessous sont téléchargeables au format pdf à la fin de cette page.

Nous avons opté pour l'ordre alphabétique des songs que nous présentons en concert.

 

Les traductions ont été collectées dans différentes notices d'accompagnement de CD ou issues de pages Internet quand nous n'y avons pas mis notre touche personnelle.

 

Nous remercions les différents traducteurs en langue française qui se reconnaîtront, en particulier Charles Johnston et Virginie Bauzou, et d'autres dont nous ignorons les noms.

 

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Awake, sweet love! Thou art return'd

Book 1, Song 19

 

Awake, sweet love! Thou art return'd,

My heart, which long in absence

mourn'd,

Lives now in perfect joy.

Let love, which never absent dies,

Now live forever in her eyes,

Whence came my first annoy.

 

Only herself hath seemed fair,

She only I could love,

She only drave me to despair,

When she unkind did prove.

Despair did make me wish to die,

That I my joys might end,

She only which did make me fly,

My state may now amend.

 

 

If she esteem thee, now aught worth,

She will not grieve thy love henceforth,

Which so despair hath prov'd.

Despair hath proved now in me,

That love will not inconstant be,

Though long in vain I lov'd.

 

If she at last reward thy love,

And all thy harm repair,

Thy happiness will sweeter prove,

Rais'd up from deep despair.

And if that now thou welcome be

When though with her dost meet,

She, all the while, but play'd with thee,

To make thy joys more sweet.

 

 

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Réveille-toi, doux amour! Tu es revenu

 

 

Réveille-toi, doux amour! Tu es revenu

Mon coeur, qui a longtemps pleuré pendant

ton absence

Vit maintenant une joie parfaite.

Que l'amour, qui absent jamais ne meurt

Vit maintenant pour toujours dans ses yeux

D'où est venu mon premier ennui.

 

Seule elle a semblé juste

Elle seule je pourrais aimer

Elle seule m'a conduit au désespoir

Quand elle se montrait ingrate.

Le désespoir m'a fait souhaiter la mort,

Pour que toutes mes joies puissent prendre fin.

Elle seule qui m'a fait fuir,

Peut maintenant changer ma condition.

 

 

Si elle t'estime, maintenant à toute ta valeur,

Elle ne pleurera pas ton amour,

Qui ainsi se révéla désespoir.

Le désespoir m'est apparu,

Que l'amour ne sera point inconstant,

Bien que longtemps j'aie aimé en vain.

 

Si enfin elle récompense ton amour,

Et guérit tes blessures,

Ton bonheur en sera plus doux,

Car s'élevant d'un profond désespoir.

Si tu dois l'accueillir maintenant,

Quand bien même tu la rencontres,

Alors, pendant ce temps, elle jouera seulement avec toi,

Pour rendre tes joies plus douces.

 

 

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Can she excuse my wrongs?

Book 1, Song 5


Can she excuse my wrongs

with Virtue's cloak?
Shall I call her good when she proves unkind?
Are those clear fires which vanish into smoke?
Must I praise the leaves where no fruit I find?

No, no, where shadows do for bodies stand,
Thou may'st be abus'd if thy sight be dim.
Cold love is like to words written on sand,
Or to bubbles which on the water swim.

Wilt thou be thus abused still,
Seeing that she will right thee never?
If thou cans't not o'ercome her will,
Thy love will be thus fruitless ever.

 


Was I so base, that I might not aspire
Unto those high joys which she holds from me?
As they are high, so high is my desire:
If she this deny, what can granted be?

If she will yield to that which Reason is,
It is Reason's will that Love should be just.
Dear, make me happy still

by granting this,
Or cut off delays if that I die must.

Better a thousand times to die,
Than for to live thus still tormented:
Dear, but remember it was I
Who for thy sake did die contented.


Peut-elle excuser mes erreurs ?

 

 

Peut-elle excuser mes erreurs

en se drapant dans sa vertu ?

La dirai-je honnête lorsqu'elle se montre cruelle ?

Sont-ce les flammes claires qui disparaissent en fumée ?

Dois-je louer le feuillage quand nul fruit je ne trouve ?

 

Non, non, là où les ombres prennent la place des corps,

Tu puis t'y tromper si ta vue reste faible.

L'amour froid est semblable aux mots écrits sur le sable

Ou aux bulles flottant sur l'eau.

 

Te laisseras-tu ainsi abuser

Puisque jamais elle ne te rendra justice ?

Si tu ne parviens pas à la fléchir,

Ton amour restera sans fruit pour toujours.

 

 

Ai-je été si bas pour n'avoir droit

A ces profondes joies dont elle me prive ?

Aussi profond est mon désir.

Si elle s'y dérobe, que deviendrai-je ?

 

Si elle y répond, ce sera la raison même,

Qui entend que l'amour soit juste.

Ma bien-aimée, fais-moi la grâce

de céder à mes transports,

Ou abrège mes souffrances s'il me faut mourir.

 

Mieux vaut mille fois la mort

Que de vivre ainsi tourmenté :

Souviens-toi cependant, ma belle, que je fus celui

Qui pour toi mourut heureux.

 

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Come again: Sweet love doth now invite

Book 1, Song 17

 

Come again!

Sweet love doth now invite
Thy graces that refrain
To do me due delight,
To see, to hear, to touch,

[to kiss, to die,

With thee again in sweetest sympathy.

Come again!

That I may cease to mourn
Through thy unkind disdain;
For now left and forlorn
I sit, I sigh, I weep, I faint, I die
In deadly pain and endless misery.

All the day

The sun that lends me shine
By frowns do cause me pine
And feeds me with delay;
Her smiles, my springs that makes

[my joy to grow,

Her frowns the Winters of my woe.

All the night

My sleeps are full of dreams,
My eyes are full of streams.
My heart takes no delight
To see the fruits and joys that some do find
And mark the storms are me assign'd.

Out alas,

My faith is ever true,
Yet will she never rue
Nor yield me any grace;
Her eyes of fire, her heart of flint is made,
Whom tears nor truth may once invade.

Gentle Love,

Draw forth thy wounding dart,
Thou canst not pierce her heart;
For I, that do approve
By sighs and tears more hot

[than are thy shafts

Did tempt while she for triumph laughs.

 

 

Reviens: le doux amour t'invite

 

 

Reviens:

Le doux amour t'invite à présent

A cesser de me refuser tes grâces

Pour me combler d'un juste plaisir,

Celui de te voir, de t'entendre, de te toucher,

[de t'embrasser, et de mourir

Avec toi à nouveau dans la plus douce harmonie.

 

Reviens

Que je puisse cesser de porter le deuil

Par ton cruel dédain

Car à présent abandonné et malheureux

Je reste assis à soupirer, à pleurer, je défaille et je meurs

Dans de terribles souffrances et une détresse infinie.

 

Tout au long du jour,

Le soleil m'illumine,

Langueur et tristesse me gagnent

Lorsque son regard s'assombrit

Son sourire est le printemps qui fait

[grandir ma joie,

Sa froideur, le cruel hiver de mon infortune.

 

Tout au long de le nuit,

Mon sommeil est peuplé de rêves,

Mes yeux emplis de torrents de larmes,

Mon coeur ignore le plaisir

De cueillir les fruits que d'aucuns savourent,

Il accuse les coups qui lui sont assenés.

 

Mais hélas,

Ma foi est inébranlable,

Et pourtant, elle ne se repentira jamais,

Et ne m'accordera pas la moindre faveur ;

De feu sont ces yeux, de pierre est son coeur

Que ni les pleurs, ni la sincérité ne sauront l'atteindre.

 

Bel Amour,

Décoche ta flèche qui meurtrit

Tu ne puis lui transpercer le coeur.

Car je puis te le prouver

Par les soupirs et des larmes plus brûlants

[que tes dards,

J'ai essayé, mais elle a ri de son triomphe.

 

 

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Come away, come sweet love

Book 1, Song 11

 

Come away, come sweet love,
The golden morning breaks.
All the earth, all the air
Of love and pleasure speaks:
Teach thine arms then to embrace,
And sweet rosy lips to kiss,
And mix our souls in mutual bliss,
Eyes were made for beauty's grace,
Viewing, rueing love's long pain
Procur'd by beauty's rude disdain.

Come away, come sweet love,
The golden morning wastes,
While the sun from his sphere
his fiery arrows casts,
Making all the shadows fly,
Playing, Staying in the grove
To entertain the stealth of love.
Thither, sweet love, let us hie,
Flying, dying in desire
Wing'd with sweet hopes and heav'nly fire.

Come away, come sweet love,
Do not in vain adorn
Beauty's grace, that should rise
Like to the naked morn.
Lilies on the riverside
And the fair Cyprian flow'rs new-blown
Desire no beauties but their own,
Ornament is nurse of pride,
Pleasure, measure love's delight.
Haste then, sweet love, our wished flight!

 

 

Allons, ma douce aimée

 

 

Allons, ma douce aimée
Voici poindre le matin d'or.
La terre toute entière, le ciel tout entier,
D'amour et de plaisir parlent:
Que tes bras, apprennent l'étreinte,
Et tes douces lèvres roses le baiser,
Et mêlons nos âmes dans un bonheur partagé.
Les yeux sont faits pour ajouter à la grâce,

Pour voir et pour pleurer d'un amoureux chagrin

Face au froid dédain de la beauté.

Allons, ma douce aimée,
Le matin d'or s'enfuit,
Tandis que le disque solaire
Darde ses traits ardents,
Dissipant toute ombre,

Badinant, s'attardant dans les bois

Pour dérober à l'amour son secret.

Hâtons-nous, ma douce aimée
Volons, mourons de désir,
Emplis de doux espoirs et du feu céleste.

 

Allons, ma douce aimée

Ne pare pas en vain

Les charmes d'une belle qui devrait se lever

Comme le matin pur.

Les lis au bord de la rivière

Et les fleurs de Chypre à peine écloses

Ne désirent d'autre beauté que la leur.

La parure nourrit l'orgueil,

Au plaisir se mesurent les délices de l'amour ;

Hâte donc, ma douce aimée, notre envol désiré.

 

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Come, heavy Sleep

Book 1, Song 20

 

Come, heavy Sleep, the image of true Death;
And close up these my weary weeping eyes:
Whose spring of tears doth stop

my vital breath,

And tears my heart with

Sorrow's sigh-swoll'n cries:

Come and possess my tired thought-worn soul,
That living dies,

till thou on me be stole.


Come shadow of my end, and shape of rest,
Allied to Death, child to his black-fac'd Night:

Come thou and charm these rebels

in my breast,
Whose waking fancies doth my mind affright.

O come sweet Sleep,

   come or I die for ever,

Come ere my last sleep comes,

or come never.

 

 

Viens, lourd Sommeil

 

 

Viens, lourd Sommeil, image de la vraie Mort.

Ferme mes yeux épuisés par les larmes

Qui jaillissent à m'en faire

perdre haleine,

Tandis que cris et soupirs de Détresse

déchirent mon coeur.

 

Viens, gagne mon âme lasse, rongée par les pensées,

Qui vivante meurt jusqu'à l'heure

où tu t'empareras de moi.

 

 

Viens, ombre de ma fin, incarnation de mon repos,

Allié de la Mort, enfant de sa Nuit au visage noir :

Viens apaiser ces rebelles

dans mon sein,

Dont les fantasmes éveillés effraient mon esprit.

 

Oh viens, doux Sommeil, viens

ou je meurs pour toujours

Viens avant que n'arrive mon dernier sommeil,

ou ne viens jamais.

 

 

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Fine knacks for Ladies
Book 2 , Song 12

Fine knacks for Ladies, cheap, choice,

brave and new,

God pennyworths, but money cannot prove,
I keep a fair, but for the fair to view,
A beggar may be liberal of love,
Though all my wares be trash, the heart is true.


Great gifts are guiles and look

for gifts again,

My trifles come as treasures from my mind,
It is a precious jewel to be plain,
Sometimes in shell the Orient's pearls we find.
Of others take a sheaf, of me a grain.


Within this pack pins, points, laces and gloves,
And divers toys fitting a country fair,
But in my heart, where duty serves and loves,
Turtles and twins, Court's brood, a heav'nly pair.
Happy the man that thinks of no removes.

Jolis colifichets pour dames


Jolis colifichets pour dames, peu chers, fins,

exquis et neufs,

Qui valent leur sou mais que l'argent ne peut acheter,
Je garde ces belles choses pour les montrer aux belles,
Un mendiant peut être prodigue d'amour.
Bien que mes biens soient camelotes, mon coeur est sincère.

 

Les grands cadeaux sont des leurres et appellent

d'autres cadeaux,

Mes bricoles jaillissent comme des trésors de mon esprit,
C'est un joyau précieux que d'être simple,
Parfois dans un coquillage on trouve les perles de l'Orient.
Aux autres prenez une gerbe, de moi un grain.

 


Dans mon bagage épingles, rubans, dentelles et gants
Et divers jouets seyant à une foire de campagne,
Mais dans mon coeur, où le devoir sert et aime,
Tourterelles et jumeaux, nichée de la Cour, couple céleste.
Heureux l'homme qui ne pense à nulle inconstance.

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Flow, my tears
Book 2, Song 2

Flow, my tears, fall from your springs!
Exiled for ever, let me mourn;
Where night’s black bird

her sad infamy sings,

There let me live forlorn.

Down vain lights, shine you no more!
No nights are dark enough for those
That in despair their lost fortunes deplore.
Light doth but shame disclose.

Never may my woes be relieved,
Since pity is fled;
And tears and sighs and groans my weary days
Of all joys have deprived.

From the highest spire of contentment
My fortune is thrown;
And fear and grief and pain for my deserts
Are my hopes, since hope is gone.

Hark! you shadows that in darkness dwell,
Learn to contemn light.
Happy, happy they that in hell
Feel not the world’s despite.

 

 

Coulez mes larmes

 

 

Coulez mes larmes, jaillissez de vos sources !
Exilé à jamais : laissez-moi me plaindre ;
Là où l'oiseau noir de la nuit

chante sa triste infamie,

Laissez-moi vivre dans la solitude.

Cessez, vaines lumières, ne brillez plus sur moi !
Nulle nuit ne peut être assez sombre pour ceux
Qui pleurent leur fortune perdu dans le désespoir.
La lumière ne révèle que honte.

Jamais mes douleurs ne s’apaiseront,
Car la pitié a fui,
Et les larmes, les soupirs et les gémissements
Ont dépouillé mes jours las de toute joie.

Du plus haut sommet du contentement,
Ma fortune a été jetée bas ;
Et la peur et l’affliction et la peine sont mon lot
Et mes espoirs, puisque l’espoir est parti.

Écoutez, ombres qui vous mouvez dans l’obscurité,
Apprenez à mépriser la lumière
Heureux, heureux ceux qui en enfer
Ne ressentent pas le dépit de ce monde.

 

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His golden locks
Book 1 , Song 18

 

1. His golden locks Time hath to silver turn'd.
O Time too swift, O swiftness never ceasing!
His youth 'gainst Time and Age hath ever spurn'd,
But spurn'd in vain; youth waneth

by increasing.

 

Beauty, strength, youth are flow'rs but fading seen:

Duty, faith, love are roots and ever green.

 

 

2. His helmet now shall make a hive for bees,
And lover's sonnets turn to holy psalms:
A man-at-arms must now serve on his knees,
And feed on prayers which are Age's alms.

 

But though from Court to cottage he depart,

His Saint his sure of his unspotted heart.

 

 

3. And when he saddest sits

in homely cell,

He'll teach his swains this carol

for a song,

Blest be the hearts that wish

my Sov'reign well.

Curst be the soul that think

her any wrong.

 

Goddess, allow this aged man his right,

To be your bedesman now, that was your knight.

 

 

Sa chevelure d'or

 

 

1. Sa chevelure d'or, le Temps l'a virée à l'argent

Ô Temps trop rapide, Ô rapidité incessante !

Sa jeunesse contre le Temps et l'Âge est rejetée à jamais,

Mais rejetée en vain ; la jeunesse décline

de plus en plus vite.

 

Beauté, force, jeunesse sont des fleurs, mais qui fanent :

Devoir, fidélité, amour sont les racines qui restent éternels.

 

 

2. Son casque sera à présent une ruche pour les abeilles,

Et les sonnets de l'amant deviennent de psaumes sacrés:

Un homme en armes doit à présent servir à genoux,

Et se repaïtre de prières qui sont l'aumone de l'Âge.

 

Mais bien qu'il parte de la Cour vers la ville,

Le Saint est sûr de son coeur sans tache.

 

 

3. Et quand le plus tristement il est assis

dans sa cellule accueillante,

Il enseignera à ses serviteurs ce chant joyeux

comme une chanson :

Bénis soient les coeurs qui souhaitent

à mon Souverain du bien,

Maudit soit l'âme qui pense à  elle

pour des désagréments.

 

Déesse, accorde à cet homme âgé son droit,

D'être à présent ton prieur, celui qui fut ton chevalier.


 

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I saw my Lady weep

Book 2, Song 1

To the most famous, Anthony Holborne


I saw my Lady weep,

And Sorrow proud to be advanced so:

In those fair eyes

where all perfections keep,

Her face was full of woe,

But such a woe (believe me) as wins

more hearts,

Than Mirth can do with her enticing parts.

 

 

Sorrow was there made fair,

And Passion wise, tears a delightful thing,

Silence beyond all spech a wisdom rare,

She made her sighs to sing,

And all things with so sweet a sadness move,

As made my heart at once both

grieve and love.

 

 

O fairer than aught else,

The world can show, leave off

in time to grieve,

Enough, enough, your joyful looks excels.

Tears kill the heart, believe.

O strive not to be excellent in woe,

Wich only breeds your beauty's overthrow.

 

 

J'ai vu ma Dame pleurer

 

Au plus célèbre, Anthony Holborne

 

J'ai vu ma Dame pleurer,

Et la Douleur fière s'avancer ainsi:

Dans ces beaux yeux

où réside toute perfection,

Son visage était entièrement marqué par l'infortune,

Mais une telle infortune (crois-moi) gagne

plus de coeurs,

Que l'Allégresse ne le fait avec ses traits charmants.

 

 

La Douleur l'a rendue belle,

Et la Passion sage, les larmes chose délicieuse,

Le silence au-delà de toute parole une rare sagesse,

Elle fit chanter ses soupirs,

Et émut toute chose par sa tristesse si douce,

De même qu'elle fit à la fois

gémir et aimer mon coeur.

 

 

Ô plus belle que toute autre chose
Que le monde puisse montrer, abandonne

à temps l'affliction,

Assez, assez, tes regards joyeux excellent,
Les larmes tuent le coeur, crois-moi.
Oh, ne lutte point pour exceller dans le deuil,
Qui ne fait qu'accroître le déclin de ta beauté.

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Now, O now, I needs must part
Book 1, Song 6

Now, O now, I needs must part,
Parting though I absent mourn.
Absence can no joy impart:
Joy once fled cannot return.

While I live I needs must love,
Love lives not when Hope is gone.
Now at last Despair doth prove,
Love divided loveth none.

[Chorus]:
Sad despair doth drive me hence,
This despair unkindness sends.
If that parting be offence,
It is she which then offenses.


Dear, when I am from thee gone,
Gone are all my joys at once.
I loved thee and thee alone,
In whose love I joyed once.

And although your sight I leave,
Sight wherein my joys do lie,
Till that death do sense bereave,
Never shall affection die.

[Chorus]:
Sad despair doth drive me hence…


Dear if I do not return
Love and I shall die together,
For my absence never mourn,
Whom you might have joyed ever.

Part we must, though now I die.
Die I do to part with you.
Him despair doth cause to lie,
Who both lived and died true.

[Chorus]:
Sad despair doth drive me hence…

 

A présent, hélas, il me faut partir


A présent, hélas, il me faut partir
Bien que, partant, je déplore cette absence.
L'absence ne saurait donner aune joie :
La joie, une fois envolée, ne peut revenir.

Tant que je vis, il me faut aimer.
L'amour ne vit point là où l'espoir est parti.
A présent, enfin, le désespoir le prouve :
Séparé de son amour, personne ne peut aimer.

[Refrain] :
Le triste désespoir me chasse d'ici,
Ce désespoir amené par l'ingratitude.
Si ce départ est une offense,
Alors c'est elle qui la commet.


Ma bien-aimée, quand de toi je suis parti,
Envolées de suite sont toutes mes joies,
Je t'ai aimée, et toi seulement,
Toi dont l'amour me réjouissait jadis.

Et même si je quitte tes yeux,
Ces yeux où demeure ma joie,
Jusqu'à ce que le mort me prive de sens
Ma tendresse ne mourra jamais.

[Refrain] :
Le triste désespoir me chasse d'ici…


Ma bien-aimée, si je ne reviens pas
L'amour et moi mourrons ensemble.
Ne t'afflige jamais de l'absence
De celui que tu aurais pu rendre heureux pour toujours.

Nous devons nous séparer, même si à présent je meurs,
Je meurs de te quitter.
Le désespoir fait mentir
Celui qui vécut et meurt fidèle.

[Refrain] :
Le triste désespoir me chasse d'ici…

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Sleep, wayward thoughts
Book 1, Song13

1. Sleep, wayward thoughts,

and rest you with my love :

Let not my Love

be with my love diseas'd.

Touch not proud hands,

lest you her anger move,

But pine you with my longings long displeas'd

 

Thus while she sleeps I sorrow for her sake;
So sleeps my Love,

and yet my love doth wake.

 


2. But on the fury of my restless fear!
The hidden anguish of my flesh desires!
The glories and the beauties that appear,
Between her brows near Cupid's closed fires,

 

Thus while she sleeps I sorrow for her sake;
So sleeps my Love,

and yet my love doth wake.

 


3. My love doth rage,

and yet my Love doth rest :

Fear in my love,

and yet my Love secure :

Peace in my Love,

and yet my love oppress'd :

Impatient,

yet of perfect temperature.

 

Sleep, dainty Love, while I sigh for thy sake;
So sleeps my Love,

and yet my love doth wake.

 

 

Dormez, pensées capricieuses



1. Dormez, pensées capricieuses,

et reposez tout comme mon Amour ;

Que ma bien-aimée

ne soit pas importuné par mon amour

Ne la touchez pas, mains hardies,

de peur de susciter sa colère,

Languissez ainsi que mon désir refoulé.

 

Tandis qu'elle sommeille, je m'inquiète pour elle;
Mon Amour dort,

mais mon amour veille.

 


2. Me voici en proie à d'incessantes craintes.
Au secret tourment des désirs de la chair !
Que de splendeurs et de beautés révèle
Son front, près des feux éteints de l'amour !

 

Tandis qu'elle sommeille, je m'inquiète pour elle;
Mon Amour dort,

mais mon amour veille.

 


3. Mon amour fait rage,

mais mon Amour repose ;

La peur règne sur mon amour,

mais mon Amour est à l'abri,

La paix règne sur mon Amour,

mais mon amour est opprimé

Impatient,

quoique d'une juste ardeur.

 

Dors, tendre Amour, tandis que pour toi je soupire ;
Mon Amour dort,

mais mon amour veille.

 

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Sorrow, stay

Book 2, Song 3

Sorrow, stay, lend true repentant tears,
To a woeful wretched wight,
Hence, Despair
with thy tormenting fears:
O do not my poor heart affright,
Pity, help now or never,
Mark me not to endless pain,

Alas, I am condemned ever,
No hope, no help, there doth remain,
But down, down, down I fall,
And arise I never shall.

 

Douleur, reste


Douleur, reste, accorde de vraies larmes de repentir
A une créature malheureuse et misérable.
Loin de moi, Désespoir !
avec tes craintes tristes et affligeantes
Oh, n'effraie point mon pauvre coeur.
Pitié, aide-moi maintenant ou jamais
Ne me consigne pas à des peines sans fin.

Hélas, je suis condamné,
Il ne reste ni espoir, ni aide,
Mais de plus en plus bas, je tombe,
Je tombe, et jamais je ne me relèverai.

 

 

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